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Spa, un rendez-vous mythique

Le championnat du monde de Formule 1 faisait halte ce week-end sur le tracé de Spa-Francorchamps, un circuit mythique autant pour ses virages iconiques que pour l’aura qui l’entoure. Apprécié des pilotes comme des fans, Spa représente l’essence même de la course automobile. Cette édition 2027 n’a pas dérogé à la règle, offrant son lot de surprises, de confirmations et peut-être même un tournant décisif dans la saison.

Les enjeux avant la course

En arrivant en Belgique, tous les regards étaient tournés vers Nico Hülkenberg. La victoire en Autriche avait déjà laissé entrevoir un changement de dynamique, et laissait planer une question : assistait-on au début de l’ère Hülkenberg avec Porsche ? L’Allemand, impressionnant de maîtrise, pouvait profiter de Spa pour confirmer sa montée en puissance et s’affirmer comme un prétendant sérieux au titre mondial, au point d’inquiéter Esteban Ocon, actuel leader du championnat.

De son côté, David Beckmann devait encore convaincre. Parti d’Aston Martin pour rejoindre Red Bull, l’Allemand est critiqué pour un choix jugé plus financier que sportif. Entre une monoplace manquant de performance et une gestion interne contestée, Beckmann avait besoin de résultats solides pour justifier sa décision et faire taire ses détracteurs.

En arrière-plan, Ferrari et Mercedes arrivaient déjà en souffrance. La Scuderia devait prouver que son retard technique n’était pas rédhibitoire, tandis que Mercedes, en pleine crise de résultats, cherchait désespérément à inscrire ses premiers points de la saison. À l’inverse, Alpine nourrissait des ambitions croissantes, portée par des performances en nette progression.

Les qualifications : Hülkenberg en patron, Ferrari à la dérive

La séance de qualifications a rapidement donné le ton du week-end. Nico Hülkenberg a signé la pole position avec autorité, confirmant que Porsche avait trouvé la bonne formule. Derrière lui, Enzo Fittipaldi plaçait sa Red Bull en deuxième position, suivi par Denis Hauger (Haas) qui complétait le top 3.

Les grandes déceptions venaient de Ferrari et Mercedes. Les monoplaces rouges, totalement perdues sur le tracé belge, n’ont pu faire mieux que 11e et 13e. Quant à Mercedes, l’écurie allemande confirmait sa descente aux enfers : aucune compétitivité, et une perspective d’un nouveau week-end sans points.

Autre fait marquant : la contre-performance de David Beckmann. Loin derrière son coéquipier Fittipaldi, l’Allemand n’a décroché qu’une 10e place, un résultat qui n’a fait qu’accroître la pression autour de lui.

La course : le récital Hülkenberg

Dimanche, le Grand Prix a tourné à la démonstration. Parti en pole, Nico Hülkenberg n’a jamais laissé la moindre chance à ses adversaires. En parfaite symbiose avec sa Porsche, il s’est envolé vers une victoire écrasante, terminant avec plus d’une minute d’avance sur ses poursuivants. Une domination rarement vue ces dernières années en Formule 1, qui confirme son statut de favori pour le titre.

Fernando Alonso a complété le triomphe de Porsche en s’emparant de la deuxième place, scellant ainsi un doublé historique pour l’écurie. Paul Aron, solide et opportuniste, a décroché la troisième marche du podium pour Audi, sauvant l’honneur face aux géants malmenés.

Ferrari et Mercedes : un week-end cauchemardesque

Pour Ferrari, le calvaire belge a duré jusqu’au drapeau à damier. Après des qualifications ratées, les voitures rouges n’ont pas trouvé la solution en course et terminent 10e et 11e. Une non-performance qui confirme les difficultés structurelles de la Scuderia et alourdit une saison déjà morose.

Chez Mercedes, le constat est encore plus dramatique. L’écurie vit sans doute la pire campagne de son histoire : aucune vitesse, aucune stratégie salvatrice et, encore une fois, aucun point inscrit. La spirale négative semble inarrêtable.

Quant à Red Bull, si Fittipaldi a confirmé ses progrès avec une deuxième place en qualifications et un rythme solide, Beckmann, lui, n’a pas réussi à suivre. Son 10e rang en qualifications et sa course en retrait ternissent encore un peu plus son image, alors qu’il subit une pression croissante de la part des médias et des supporters.

Alpine, la belle surprise

À l’opposé de ces contre-performances, Alpine continue de surprendre positivement. L’écurie française a décroché une 5e place avec Mick Schumacher et une 8e place avec Sami Meguetounif. Ces résultats sont d’autant plus encourageants que Meguetounif a été annoncé en fin de contrat à la fin de la saison, mais continue à livrer des performances solides. L’équipe, managée par Enzo Beckmann, confirme sa remontée au classement et retrouve peu à peu une crédibilité qui pourrait l’installer comme un acteur majeur dans les années à venir.

Perspectives : l’ère Porsche est-elle lancée ?

La question désormais est simple : quelqu’un peut-il arrêter Nico Hülkenberg ? Sa domination en Autriche puis en Belgique, associée à une Porsche parfaitement réglée, laisse craindre une mainmise sur le championnat. Esteban Ocon, toujours leader, voit son avance menacée. Spa pourrait bien être le tournant de la saison 2027, marquant l’entrée dans une nouvelle ère dominée par l’Allemand.

Pour Ferrari et Mercedes, l’urgence est totale. Les deux géants historiques doivent réagir rapidement, sous peine de sombrer définitivement dans l’anonymat cette saison. Red Bull, quant à elle, devra capitaliser sur la régularité de Fittipaldi tout en éclaircissant la situation de Beckmann.

Spa, révélateur d’une saison en mutation

Le Grand Prix de Belgique a livré un verdict sans appel : Porsche est désormais la référence. Hülkenberg, injouable, a confirmé qu’il était l’homme à battre, Alonso a démontré son expérience, et Alpine s’est offert une nouvelle bouffée d’air frais. Pendant ce temps, Ferrari et Mercedes s’enfoncent, Red Bull doute, et le championnat prend une tournure inattendue.

Cap désormais sur Montréal, où le prochain Grand Prix pourrait confirmer cette tendance et sceller un peu plus le destin d’une saison déjà riche en rebondissements.